Aiki mai sa ƴanci / Le travail, l’indépendance

 

de

Abdou Nomaou Maïgari, Ibrahim Laminou et Dié Bi Dié Thomas

 

 

 

Mots-clés:  haoussa, Niger — écriture littéraire, poésie ; édition bilingue — aiki travail, métiers traditionnels, société.

Langue:  Haoussa, français.

Modalités d’énonciation:  Écrit, illustré.

Auteurs:  Abdou Nomaou Maïgari et Ibrahim Laminou. Illustrations de Dié Bi Dié Thomas.

Genre:  Poésie.

Éditions:  Niamey, Albasa, 2002, 94 p.

 

Contexte d’écriture:  Aiki mai sa ƴanci [Le travail rend indépendant] paraît pour la première fois en 2002 à Niamey aux Éditions Albasa. C’est un recueil de poèmes dédié à la mémoire d’Abdou Nomaou Maigari, infatigable pionnier de l’enseignement bilingue au Niger », décédé le 15 novembre 2000.

À l’origine, il s’agissait d’un manuscrit sur les métiers traditionnels que les Éditions Albasa avaient décidé de publier. Cependant, après avoir constaté que la femme travailleuse n’était pas bien représentée, il a été demandé à Ibrahim Laminou, un autre maître et poète d’expression haoussa, de rédiger des poèmes complémentaires sur le travail des femmes dans la société haoussa nigérienne. Ce sont donc ces poèmes d’Abdou Nomaou Maïgari et d’Ibrahim Laminou, illustrés par Dié Bi Dié Thomas, qui constituent cet ouvrage.

Descriptif:  L’ouvrage a 94 pages. La première page de couverture représente une femme au bord de l’eau en train de modeler des canaris1. Cet outil est indispensable pour la société puisqu’il permet de conserver l’eau et de la rafraichir. Le livre est composé de 49 poèmes parmi lesquels 21 portent sur les métiers des femmes. Les 28 poèmes sur les métiers des hommes sont rédigés par Abdou Nomaou Maïgari, tandis que ceux sur le travail des femmes sont l’œuvre de Ibrahim Laminou. Tous les poèmes sont illustrés. Ils sont disposés en deux colonnes sur une même page, la première étant réservée au texte haoussa et la seconde à la traduction en français. Celle-ci est assurée par Nana Aïchatou Aboubacar, Jaharou Souley et Katrin Koops.

Résumé:  On lit sur la page de couverture : « Il n’y a pas de sot métier. Chaque métier, du griot au chauffeur, de la tresseuse à la colatière, demande une expertise particulière. Chacun et chacune exerce son métier avec amour et conviction, pour son propre avantage et pour l’intérêt général de la société. C’est grâce à ces grands bosseurs et bosseuses que la société progresse.

Voici un recueil de poèmes qui leur est dédié, un recueil qui nous donne un véritable et émouvant portrait de la réalité profonde de la société hausa ».

 

 


 

Extrait2

 

Ma’aikaci

Le travailleur

Agogo sarkin aiki !

Horloge, roi des travailleurs !

Ba dare, ba rana kana bautar ƙasarka don dai kishi

Jour et nuit, tu sers ton pays par amour de la patrie

Bauta ; ma’aikaici ka saba.

Comme un esclave, tu travailles.

Ba da tarbiya, ga yara manyan gobe.

Tu instruis tes enfants, garants de l’avenir.

Koya musu aikin ci da kai

Apprendsleur à se débrouiller.

Kare kiwon lafiyar al’umma.

Tu t’occupes du bien-être de la société.

Gama kowa sadarwa da duniya, in ka so.

Tu peux faire découvrir le monde à nous tous, si tu veux.

 

 

Ba da fusa’ar noma don abinci ya yalwata.

Développe les techniques agricoles, pour que la nourriture abonde.

Kora duk wata cuta mai haddabar dabbobi.

Chasse toute maladie qui nuit aux bêtes.

Mai na’ura ; tsara al’adun gargajiya, don mu riƙe gado.

Ingénieur, conserve nos traditions pour que nous gardions notre héritage.

Mai suhuri, saurin cin zango ;

Transporteur, qui transporte rapidement ;

Mai gandun daji, kare mana muhallinmu.

Gardien de réserve naturelle, protège notre nature.

Soji masu jamhuriya.

Militaires, garants de la sécurité du pays,

Ku Kare ta, maganin ƴan daba

Protégez-le contre le banditisme.

Aiki da safe ; aiki da rana.

Travail au matin, travail durant la journée.

Aikin dare ; sai maza ƴan guri.

Les hommes ambitieux n’évitent même pas [de travailler] la nuit.

Ibrahim Yahaya

 


 

Notes:

1  canari : récipient de terre cuite servant de jarre, de marmite, etc.

2  Extrait p. 15. Texte bilingue, traduction française reprise par Ibrahim Yahaya. Le texte haoussa respecte la graphie originale.