LOBNA MESTAOUI : « AHMADOU KOUROUMA ET LA RÉACTUALISATION DU PATRIMOINE ORAL : RÉÉCRITURES ET SUBVERSION DES CODES »
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[su_heading size=”14″]RÉSUMÉ[/su_heading]
Dès son premier opus Les Soleils des indépendances, Kourouma opte pour une visibilité de la culture malinkée dans ses écrits. Une présence qui se décline en hybridation linguistique, intégration au sein du récit romanesque de variantes de récits de chasse, de mythes de fondation et de proverbes qui s’inspirent fortement des discours oraux de son aire culturelle, le Mandingue. La virtuosité de l’auteur réside dans son aptitude à faire du récit de chasse traditionnel et de la figure du chasseur le fil d’Ariane de son œuvre et le tremplin esthétique et littéraire pour dire la modernité africaine. En attendant le vote des bêtes sauvages matérialise par excellence cette transmutation des codes oraux coulésdans le moule du roman à l’occidentale. J’analyserai à travers les trois premiers romans de kourouma cette réactualisation des récits oraux, ses modalités et la subversion des codes.
HUGO FERRAN : « RATE THIS MEZMUR ». ETHNOGRAPHIE D’UN GROUPE DE DISCUSSION FACEBOOK SUR LE GOSPEL ÉTHIOPIEN
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[su_heading size=”14″]RÉSUMÉ[/su_heading]
Le groupe de discussion Facebook « Rate This MezmuR » rassemble plus de neuf cents Éthiopiens disséminés à travers le monde. Son but est d’évaluer, de critiquer ou encore d’attribuer une note (de 1 à 5) à tout type de musiques évangéliques éthiopiennes. En apparence banale, la découverte de ce groupe allait se révéler marquante pour l’étude que je mène sur la transnationalisation du gospel éthiopien. Je pouvais désormais suivre les multiples débats auxquels les Éthiopiens évangéliques du monde entier se livrent sur leurs pratiques musicales. À partir de questions simples telles que « faut-il en finir avec le synthétiseur ? », « pourquoi nos musiques sont-elles pentatoniques ? », « le terme gospel est-il approprié pour nommer nos musiques ? » ou « peut-on danser à l’Église ? », les membres interrogent sans cesse les frontières du religieux et du séculier, de l’universel et du culturel, de la tradition et de la modernité. L’ethnographie de ce groupe virtuel et transnational vient éclairer les processus de (re)création d’un répertoire en train de se faire, dont les artisans semblent guidés par une double quête d’efficacité : 1) pour convertir le plus grand nombre de fidèles, et 2) pour hisser leur répertoire vers des sommets spirituels.
KATELL MORAND : « LES FORMES CANONIQUES D’UN DISCOURS « JUSTE » : MUSIQUE ET PAROLE DANS LA POÉSIE CHANTÉE DE LANGUE AMHARIQUE (ÉTHIOPIE)»
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[su_heading size=”14″]RÉSUMÉ[/su_heading]
La poésie chantée occupe une place prépondérante dans une grande partie de l’Éthiopie du Nord. Cette prépondérance est particulièrement notable chez les Amhara, où elle est une composante essentielle des interactions aussi bien rituelles (funérailles, commémorations) que quotidiennes. Bien qu’elle se distingue de la parole ordinaire par sa mise en vers et sa mélodisation, la poésie chantée appartient au domaine dudiscours : persuasive, influente, et accompagnée de réactions émotionnelles intenses, elle est un dire « juste » dont on retrouve des traces jusque dans les chroniques du XIXème siècle, où la parole chantée rapportée du roi ou de ses soldats interrompt le récit à intervalles réguliers.
Cette tradition d’écriture, doublée des efforts de recueil entrepris par des chercheurs aussi bien européens qu’éthiopiens a eu pour effet d’obscurcir les traits fondamentalement oraux qui définissent les formes poétiques et identifient en particulier les différents genres. Dans cette présentation, nous poserons donc la question des formes canoniques à partir de l’analyse de performances et d’hypothèses sur les processus de perception. Nous verrons que c’est dans l’imbrication entre musique et langage (notamment via l’intonation) et dans les interactions entre chanteurs et auditeurs que peuvent être décelées ces formes que nous caractériseronscomme des systèmes d’attente et d’interprétation.
GRAHAM FURNISS : « DEBATING VALUE AND THE HAUSA LITERARY CANON »
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[su_heading size=”14″]RÉSUMÉ[/su_heading]
The presentation will discuss northern Nigerian public reaction to the emergence of a new form of Hausa popular fiction writing from the 1980s onwards. The canonical discourse in this context is the debate about the value of this literature that raged in various public media – about its presentation and coherence, its language, its themes, and its conformity with Islam and notions of ‘Hausa customs’. All of this was in a larger context of shari’a implementation and the contemporaneous explosion of a Hausa video film industry from 1990 onwards
NDIABOU TOURÉ: “RÉFLEXIONS SUR LA CANONICITÉ À PARTIR DE L’ÉVOLUTION DU TAASU DU CONTEXTE TRADITIONNEL ET AUX CONTEXTES MUSICAL ET PUBLICITAIRE AU SÉNÉGAL”.
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[su_heading size=”14″]RÉSUMÉ[/su_heading]
Il s’agit d’un questionnement sur la canonicité à partir de l’étude d’un genre traditionnel wolof, le taasu, qui relève de la poésie orale. Le taasu, à l’inverse d’autres genres, s’est remarquablement adapté à de nouveaux contextes, et a investi un nouveau genre poétique moderne, le mbalakh (chant populaire moderne wolof), et un champ d’application également nouveau, la publicité. Je m’interrogerai sur la canonicité de ce genre dans une perspective évolutive, et sous un angle énonciatif (auteur, interprète, récepteur, canal, etc.). Que se passe-t-il lorsque le taasu passe d’un contexte traditionnel à des contextes différents, complètement modernes et qui répondent à des modalités n’énonciation complètement différentes ? Cette question est sous-tendue par une problématique complexe qui concerne toutes les modalités de l’énonciation : l’auteur, dont le statut peut changer, ce qui a des incidences notamment sur le choix de l’interprète ; la communication de masse en terme de diffusion ; le canal qui obéit à d’autres règles du point de vue de l’interaction ; le récepteur, qui doit être abordé à plusieurs niveaux.
Ainsi, en partant de son contexte traditionnel, il est intéressant d’observer l’évolution de ce genre et son mode de fonctionnement dans sa fusion avec d’autres genres ou dans des contextes comme la publicité.
SAMIA KHICHANE : “MODALITÉS CANONIQUES DE L’INJURE EN KABYLIE: TRANSGRESSIONS LANGAGIÈRES ET FRONTIÈRES SYMBOLIQUES »
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[su_heading size=”14″]RÉSUMÉ[/su_heading]
Dans la société traditionnelle kabyle l’injure est proférée selon des modalités strictes et convenues : on n’injurie pas n’importe comment en n’importe quelle circonstance n’importe qui selon qu’on est un homme ou une femme. Pour la femme, l’injure n’est que l’expression de sa condition, puisqu’elle matérialise la bande des échanges qu’elle entretient au quotidien au sein de la société, et qui se limite, tel que nous le verrons, aux rapports qui ont trait au domaine clos du foyer. Par ailleurs, les injures apparaissent pour les locuteurs natifs dans certaines de leurs formes (syntaxique, lexical, gestuel, etc.) et leurs modalités d’énonciation comme des canons d’injures relevant des particularités des faits de parole féminine et d’autres comme relevant des faits de parole masculine. A travers mon exposé, je m’attacherai à présenter les différentes propriétés canoniques de l’injure telle qu’elle est utilisée en Kabylie et à voir dans quelle mesure ces modalités se répartissent et affirment du même coup un fossé entre hommes et femmes de sorte que toute tentation de passage devient transgression de la norme.
MARIE-ROSE ABOMO-MAURIN : « DU MVET ÉKANG AUX NOUVELLES FORMES DU CHANT ÉPIQUE : LE CAS DE LA MUSIQUE RELIGIEUSE AU CAMEROUN »
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[su_heading size=”14″]RÉSUMÉ[/su_heading]
Dans le mvet ékang, une tribu, celle des immortels, les Ékang, du village d’Engong Zok Mevele me Mba, sous la houlette de leur grand chef Akomo Mba, domine la terre. Ce peuple est constitué de trois grandes familles, chacune sous le commandement et la protection d’un capitaine : La famille des Fers, la famille des Rocs et celle des Marteaux. Les exploits de ces immortels constituent ainsi l’essentiel du mvet.
Une certaine musique religieuse au Cameroun reprend cet héritage de la célébration de grands hommes au service de le l’évangélisation ou tout simplement dans les rituels des messes. On ôte au genre cette violence et cette combativité qui le caractérise pour ne mettre en valeur que le message divin.
On ne vit pas seulement le chant à travers son rythme, sa musicalité, sa beauté ; on revit une histoire, des passages de l’histoire religieuse dont les passages sont extraits de la Bible. Tels sont les cas de Mvət Mèjô me Zambə de Joseph Akono Minlaa (1972) et Asimba de Gervais Mendo Ze, ou le Duma (gloire à Dieu) ékang.
Si les personnages mis en scène viennent des récits bibliques, la narration, entrecoupée régulièrement de refrains et de chants repris par la foule, épouse la chronologie et la structure du Mvet.
Extraits à voir que je vous encourage à regarder sur google, ou You Tube, afin d’avoir un avant-goût de l’évolution du genre.
1. Asomo Ngono Ela, Prélude : 3mn 10
2. Asomo Ngono Ela, chantant : 3mn
3. Asomo Ngono Ela : 7mn 40
4. Mvett Ekang Fang Beti Bulu – Prosper Ze Hommage à Mvome Eko: 6mn35
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5. You tube : Association chrétienne des femmes de l’EPC, Cameroun : A wulu ma: 9mn
6. Asimba Gervais Mendo Ze: 9mn30
7. Nsamba binga 2012 ékang, Dumà à yè kù: 8mn
AWA TRAORÉ ET JEAN DERIVE : “MODALITÉS DU FORMATAGE CANONIQUE DES CONTES DIOULA ET LEUR SIGNIFICATION CULTURELLE”
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[su_heading size=”14″]RÉSUMÉ[/su_heading]
Il s’agira dans un premier temps de recenser toutes les formules susceptibles d’être un trait définitoire du genre “conte” chez les Dioula (en prenant en compte l’existence d’éventuelles variantes pour chaque séance formulaire) à partir d’un corpus d’une cinquantaine de contes enregistrés dans la ville de Kong à deux époques relativement éloignées (décennie 1970-1980 et 2011) auprès de conteurs et de conteuses de statuts et d’âges différents. Cette variété permettra d’évaluer dans quelle mesure les canons du conte sont les mêmes pour tout société et dans quelle mesure il peut y avoir des modalités canoniques dominantes selon l’âge, le sexe ou d’autres statuts particuliers. Sera également prise en compte la question de la diachronie en cherchant à voir dans quelle mesure il a pu y avoir une évolution des traits canoniquesd’une époque à l’autre.
Dans un deuxième temps, l’analyse de ces séquences canoniques permettra d’avancer des hypothèses sur leur fonction culturelle et en particulier sur les informations qu’elles nous donnent à propos de la représentation du genre “conte” dans la société dioula.
KRISTIN VOLD LEXANDER : “PEUT-ON PARLER DE FORME CANONIQUE CONCERNANT LE SMS SÉNÉGALAIS?”
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[su_heading size=”14″]RÉSUMÉ[/su_heading]
Le SMS est une pratique de l’écrit relativement nouvelle qui fait plus penser à la violation de règles qu’aux normes et où l’on voit plus la créativité que la conformité. Il y a aussi diversité en ce qui concerne les fonctions des messages, les choix de langue et les rapports avec d’autres pratiques langagières, écrites ou orales. Pourrait-on tout de même en retenir quelques normes communes pour le SMS canonique, dans le sens du SMS idéal ou acceptable chez les étudiants Dakarois?
Pour répondre à cette question, nous allons examiner un corpus d’environ 500 SMS collectés à Dakar de 2005 à 2007, ainsi que les propos des scripteurs/récepteurs de ces messages. D’abord nous allons voir la manière dont les processus de “language policing”, glocalisation, “enregisterment” et de stylization contribuent à la constitution du discours SMS chez les jeunes Sénégalais, puis, nous allons considérer trois types de messages dans leurs modalités linguistiques. Le SMS du “jump” exprime une identité jeune bien précise, à travers les choix de mots et de langue, le SMS de l’amour est l’expression d’une voix particulière, adressée à un récepteur bien défini, alors que le SMS des vœux est une pratique qui traverse les générations, et, dérivée d’une pratique langagière orale avec des formules fixes, il offre pourtant des possibilités de spécialisation dans l’expression identitaire. L’innovation et l’intertextualité sont deux caractéristiques considérables dans ces trois groupes de messages, qui dirigeront notre quête d’une forme canonique. Car, pour le jeune Sénégalais, la maîtrise du SMS est une compétence essentielle.
LEE HARRING: “DEUX OU TROIS CHOSES QUE JE CONNAIS DES CONTES COMORIENS”
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Deux ou trois cents contes des Comores, surtout de Mayotte, ont acquis une position canonique pour le chercheur, au moyen des démarches de l’enregistrement, la transcription, et la traduction. Mayotte, aujourd’hui Département d’Outre-Mer, se trouve plus multilingue que jamais. Y sont présentes les langues kibôsy (malgache de Mayotte), shimaore (langue propre de l’île) et le franc̨ais (éternellement langue des étrangers) ainsi que les langues des autres îles. La circulation des textes en Mayotte est le résultat des déplacements des gens entre Madagascar et les autres îles.
On peut modifier les données du concept de l’intertextualité à partir de telles particularités énonciatives (la performance, c.-à.-d. l’ethnographie descriptive), des théories de la traduction, et des principes de la créolisation. La croissance des études de la traduction fait mieux comprendre ce qui se passe quand les conteurs mahorais reconstituent un conte tel que la fille difficile. Le concept de l’interprétant, disseminé par le théoricien Lawrence Venuti, a son équivalent parmi les chercheurs de la littérature orale. La notion de la fidelité d’une traduction devient variable selon les genres “ethniques”. ‘L’objet de la science de la littérature [dit Jakobson] n’est pas la littérature mais la “littérarité”, c’est-à-dire ce qui fait d’une oeuvre donnée une oeuvre littéraire’ — ce qui veut dire les genres “ethniques”. Le contact socioculturel amène une créolisation culturelle. Comme les langues créoles ne peuvent être prévues à partir de leurs langues parentales, il est bien possible que les contes de Mayotte seront des produits nouveaux, des pièces de bricolage, utilisant des matériaux de Madagascar, de l’Afrique, et d’autre part; que le remaniement est l’essentiel dans toutes les époques de l’agitation culturelle.
On peut étendre le concept du discours canonique en regardant la communauté de chercheurs et lecteurs côte à côte avec les performers et les auditeurs comoriens. Le chercheur travaillant sur la littérature orale, pour diriger ses travaux, va cerner non seulement les productions littéraires étrangères. Pour diriger ses travaux, il va aussi invoquer les discours canoniques de son domaine: les écrits de Marcel Mauss, Franz Boas, Stith Thompson, Michel Foucault . . . , et de ses professeurs. Si les contes sont des produits de l’histoire, le large éventail où l’on mettra tous les genres de l’expression le sera aussi.