Mots-clés: peul, pulaar ; Gambie, Sénégal, Mauritanie, Ouest du Mali — tinndol, conte, fable — lion, lièvre, hyène ; précipitation ; proie ; partage ; la loi du plus fort.
Contexte de production: Écrit en 1986 d’après une version dite par Alassane Thiam ; oralisé par l’association Timtimol en mars 2012. Présentation du recueil.
Voix: Ibrahima Dia.
Réalisation: Pierre Amiand et Bénédicte Chaine-Sidibé.
Résumé: L’hyène, le lièvre et le lion vont à la chasse. Ils tuent une gazelle, un hippotrague1 et une chauve-souris. Ils se mettent à partager les proies. Le lion fixe la règle du partage : personne ne doit dédaigner sa part au risque de sa vie. L’hyène s’empare de la chauve-souris pour la donner au lièvre. Le lièvre proclame tout haut que l’hyène a pris sa part. Il attribue au lion l’hippotrague et il prend la gazelle. L’hyène regarde le lièvre et le lion griller leur proie.
Référence: Baylaa Kulibali, Tinndi [contes]. Édition spéciale accompagnée de lexique peul-français par Aliou Mohamadou, Paris, Binndi e jannde, 1996, p. 8.
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Fowru e Bojel e Mbaroodi / L’hyène, le lièvre et le lion
Wonnoo ɗoo ko fowru e bojel e mbaroodi.
Ɓe mbii : « Ngaree njehen raddo. » Ɓe njehi, ɓe mbari lella e kooba e wilwilnde. Ɓe mbii : « Peccen. » Fowru wii : « Kaawu Mbaroodi, moni e men fof, ko hokkaa hoto yaw. » Mbaroodi wii : « Kala jawɗo, ko mi baroowo ɗum ! »
Bojel woni e juɗde lella mum. Mbaroodi woni e juɗde kooba mum. Haɓe mbaɗa sunununuu !… sanananaa !… Fowru woni e ɓiinyde, e ŋormaade. Bojel wii : « Hii jam, Kaawu Fowru, aan kam a yaw ne ? »
Fowru heɓɓitii wii : « Hii, ko yawi e ɗum ɓiɗɗum soolde, ko alaa teewu, alaa ƴiiƴam ? »
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Fowru e bojel e mbaroodi
L’hyène, le lièvre et le lion
Wonnoo ɗoo ko fowru e bojel e mbaroodi.
Étaient ici une hyène, un lièvre et un lion.
Ɓe mbii :
Ils dirent :
« Ngaree njehen raddo. »
« Venez, allons à la chasse. »
Ɓe njehi, ɓe mbari lella e kooba e wilwilnde.
Ils partirent, tuèrent une gazelle, un hippotrague et une chauve-souris.
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Ɓe mbii :
Ils dirent :
« Peccen. »
« Partageons. »
Fowru wii :
L’hyène dit :
« Kaawu Mbaroodi, moni e men fof, ko hokkaa hoto yaw. »
« Oncle Lion, chacun de nous, ce qu’on lui aura donné, qu’il ne [le] dédaigne pas. »
Mbaroodi wii :
Le lion dit :
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« Kala jawɗo, ko mi baroowo ɗum ! »
« Quiconque dédaigne [sa part], je vais le tuer. »
« Eh bien, Oncle Hyène, mais toi, dédaignerais-tu ta part ? »
Fowru heɓɓitii wii :
L’hyène répliqua en disant :
« Hii, ko yawi e ɗum ɓiɗɗum soolde, ko alaa teewu, alaa ƴiiƴam ? »
« Eh, qui dédaignerait cette espèce de putain de chose5, qui n’a ni chair ni sang ? »
Notes:
1 Grande antilope des savanes africaines, également appelée « antilope cheval », haute sur pattes, au pelage roux et au long cou portant une crinière noire. Nom international : Hippotragus equinus.
2 Traduction de l’interjection tappi, mot à mot : « bien frappé ».
3 Dans les contes peuls, l’hyène est un personnage masculin.
4 Onomatopée évoquant le suintement de graisse lors d’une grillade.
5 Traduction de ɓiɗɗum soolde : ɓiɗɗum : « espèce d’enfant de… » ; soolde : « penis ».
Mots-clés: peul, pular Fuuta Jaloo, Guinée, Sierra Leone, Liberia, Guinée-Bissau— littérature enfantine, dankorɗi, berceuses, chansons pour enfants. Auteur: Tidiane Maloun BARRY Oralisation: Doura BARRY Contexte: Le mot dankorɗi (sing. dankorgol) est un terme peul du Fuuta Jaloo (Guinée, Sierra-Leone, Liberia, Guinée-Bissau). Il désigne deux styles de chansons : les berceuses et les chansons pour jouer avec les tout petits. Dans le deuxième cas, l’adulte, homme ou femme, prend l’enfant, garçon ou fille, entre les mains et le fait sautiller en chantant. Le corpus présenté appartient au premier style. Constitution du texte: Le texte est une reconstitution à partir de différentes versions de la chanson.
1tô (du bambara): pâte épaisse généralement à base de farine de mil ou de maïs cuite dans de l’eau et qui est consommée avec du mafé ou malaxée dans du lait.
Le « corpus » est un texte étendu, inédit ou déjà publié (libre de droits ou avec autorisation de publication). Il s’agit, ici, d’une donnée de littérature orale, par exemple : a) un conte, b) un récit de vie, c) une épopée, d) des berceuses, etc. Le texte est transcrit, traduit et accompagné, si possible, de son enregistrement audio ou vidéo.
La contribution comprend deux parties : a) la présentation du corpus b) et le corpus lui-même. Les fichiers texte sont au format docx ou rtf ; utiliser une police Unicode (par ex. Arial Unicode MS) ; joindre une copie en format pdf ; les données audio sont au format mp3 et les données vidéo au format mp4.
[Première partie — porte sur la présentation du corpus]
PAR PRENOM_NOM_AUTEUR_DE_LA_PRÉSENTATION
Titre_du_corpus — Traduction
Mots-clés
Indiquer trois séries de mots-clés portant : a) sur les désignations de la langue et de la variante dialectale des textes ; b) sur la modalité d’énonciation (ici, « oralité »), les genres et les sous-genres auxquels appartiennent les textes ; c) et sur le contenu.
Production du corpus
Indiquer, s’ils sont connus, les performateurs (personnes ayant donné le texte).
Collecte
Date et lieu de collecte ; personne ou équipe ayant collecté le texte ; type de support ; méthode de collecte (performance sollicitée, en situation, etc).
Résumé/Descriptif
Résumé du corpus et descriptif pour un genre narratif. Descriptif pour les autres.
Édition du corpus
Information sur la transcription, la traduction et l’annotation du corpus.
Références
Références bibliographiques de l’ouvrage (pour un corpus extrait d’un ouvrage publié).
Bibliographie
Indiquer les principales références ; présentation :
ouvrage: NOM Prénom_de_l’auteur_en_entier, Année, Titre de l’ouvrage, tomaison/volume, Lieu d’édition, Éditeur, pagination.
article de revue : NOM Prénom_de_l’auteur_en_entier, Année, « Titre de l’article » in Titre périodique, tomaison/numéro,
article dans un ouvrage : NOM_Prénom_de_l’auteur_en_entier, Année, « Titre de l’article » in Prénom_de_l’auteur_en_entier NOM_DE_L’AUTEUR, Titre de l’ouvrage, tomaison/volume, Lieu d’édition, Éditeur, pagination_de_l’article_dans_l’ouvrage.
[Deuxième partie — consacrée au corpus]
Titre_du_corpus — Traduction du titre
Pour un corpus avec traduction :
— disposer le texte dans un tableau en deux colonnes ;
— placer le texte du corpus dans la colonne de gauche ;
La fiche présente une langue dont les données figurent dans ELLAF. Les informations sont succinctes ; elles ont un caractère général et introductif. La fiche est au format docx ou rtf ; utiliser une police Unicode (par ex. Arial Unicode MS) ; joindre une copie en format pdf.
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PAR PRENOM_NOM_AUTEUR_DE_LA_PRÉSENTATION
Nom_de_la_langue_en_français
Nom
Indiquer les désignations de la langue dans la langue et dans la littérature spécialisée.
Locuteurs
Nombre estimé de locuteurs.
Régions
Zones géographiques où la langue est parlée.
Classification
Indications sur la classification de la langue (famille, groupe, branche…).
Principaux traits typologiques
Caractéristiques générales de la langue : type de langue (langue isolante, agglutinante…) ; ordre des mots ; traits dominants de la phonologie (présence de tons ou non, oppositions de voyelles brèves / longues, consonnes simples / géminées, types de syllabes, etc) ; généralités sur la morphologie (caractéristiques générales du système nominal et du système verbal).
Dialectologie
Indiquer les principales variantes dialectales et leur répartition géographique.
Statut
Statut sociolinguistique : usages, fonctions.
Graphies
Les différentes graphies utilisées, anciennes et actuelles. Leur mise en place.
Bibliographie
Indiquer les principales références ; présentation :
a) ouvrage: NOM Prénom_de_l’auteur_en_entier, Année, Titre de l’ouvrage, tomaison/volume, Lieu d’édition, Éditeur, pagination.
b) article de revue : NOM Prénom_de_l’auteur_en_entier, Année, « Titre de l’article » in Titre périodique, tomaison/numéro,
c) article dans un ouvrage : NOM_Prénom_de_l’auteur_en_entier, Année, « Titre de l’article » in Prénom_de_l’auteur_en_entier NOM_DE_L’AUTEUR, Titre de l’ouvrage, tomaison/volume, Lieu d’édition, Éditeur, pagination_de_l’article_dans_l’ouvrage.
Une édition consacrée aux littératures en langues africaines
ELLAF Éditions publie en format livre numérique et livre papier des textes de littérature orale ou écrite dans les langues présentes sur le site de La bibliothèque numérique des littératures en langues africaines. Pour une langue qui ne figure pas encore sur le site, voir Pages d’accueil, « Contribuer à ELLAF ». Les manuscrits sont expertisés par le Comité scientifique et le Comité de lecture qui décident de leur publication.
d’une présentation de l’auteur (une dizaine de lignes)
et d’un résumé détaillé ou d’un descriptif (environ un dixième du texte) permettant d’en appréhender le contenu.
Littérature orale
Les manuscrits sont des recueils de textes oraux enregistrés et transcrits, avec autorisation de publication. Les textes sont accompagnés d’une introduction qui les situe et qui décrit la méthode de collecte et de transcription. Accompagner le manuscrit d’une présentation de l’éditeur scientifique (une dizaine de lignes) et, de même que pour l’écriture littéraire, d’un résumé détaillé ou d’un descriptif représentant environ un dixième du texte.
Plusieurs types de textes sont reçus ; à titre indicatif :
Genres longs
recueil de textes (épopées, contes, légendes, mythes)
récit de vie
Genres brefs
recueil de proverbes et assimilés
recueil de devinettes
Chansons
recueil de berceuses
recueil de chansons
Les proverbes et les devinettes sont traduits et classés par ordre alphabétique du premier terme lexical pertinent dans la langue (nom, verbe, adjectif ou adverbe). Par exemple, les deux proverbes peuls suivants seront classés au verbe aawde « semer » :
aawde semer
Kala ko neɗɗo aawi, ɗuum fuɗata.
Quel que soit ce que l’on sème, c’est cela qui germe.
Mo aawi henndu sonya bempeƴƴe.
Qui a semé le vent récolte des vagues.
Pour chaque proverbe, indiquer la situation d’énonciation : à qui s’adresse le proverbe, dans quel contexte et à quel sujet le dit-on ? Expliquer les termes rares ou d’un usage particulier.
Mots-clés: peul, pulaar Fuuta Tooro, pular Fuuta Jaloo — littérature enfantine, imagier, animaux sauvages, serpent — blasons. Auteurs: Bénédicte CHAINE-SIDIBE, Aliw MOHAMMADU, Mammadu Abdul SEK Image: Étienne SOUPPART Son: Pierre AMIAND Descriptif: Texte d’un imagier inspiré d’un genre oral peul, jobbitooje « blasons » (Cameroun). Oralisé après publication par l’association Timtimol. Référence: Bénédicte CHAINE-SIDIBE, Aliw MOHAMMADU, Mammadu Abdul SEK, Kulle ladde [Animaux de la brousse — Illustrations d’Étienne SOUPPART], Paris, Timtimol, 2009, 26 p. [Prix Kadima 2008].
Version Foûta Tôro
Ko miin woni Mboɗdi. Tooke am ina mbara. Nguru ɓanndu am ina hufoo. Nguurmi ko diwooji, doombi e paaɓi. Yimɓe cuusaa sowtude innde am. Aɓe coowira mi mbaroodi leydi, walla baajol leydi, walla daasotoongal. — p. 26
Je suis Serpent. Mon venin tue. Ma peau mue. Je me nourris d’insectes, de rats et de grenouilles. Les gens n’osent pas m’appeler par mon nom. C’est pourquoi ils me donnent les surnoms de « ueur de la terre » ou de « rampeur ».
I am Snake. My venom is deadly. My skin sloughs. I feed on insects, and rats and frogs. People dare not call me by my name. Therefore they nickname me “the killer of the earth” or “the crawler”.
Lecture normale
Lecture didactique
Version Foûta Djallon
Ko min woni Mboɗdi. Tooke am hino wara. Gurii ɓanndu am hino rusoo. Wuurumi ko koowo, doomi e toti. Yimɓe suusaa innutude lam, hiɓe wi’a-mmi mbaroodi leydi, walla baajol leydi, walla daasotoongal. — Tijjaani Maalun Bari
Mots-clés: peul, pulaar Fuuta Tooro, pular Fuuta Jaloo — littérature enfantine, imagier, animaux sauvages, grue couronnée — blasons. Auteurs: Bénédicte CHAINE-SIDIBE, Aliw MOHAMMADU, Mammadu Abdul SEK Image: Étienne SOUPPART Son: Pierre AMIAND Descriptif: Texte d’un imagier inspiré d’un genre oral peul, jobbitooje « blasons » (Cameroun). Oralisé après publication par l’association Timtimol. Référence: Bénédicte CHAINE-SIDIBE, Aliw MOHAMMADU, Mammadu Abdul SEK, Kulle ladde [Animaux de la brousse — Illustrations d’Étienne SOUPPART], Paris, Timtimol, 2009, 26 p. [Prix Kadima 2008].
Version Foûta Tôro
Miin Kumbaarewal, mbaami ko no ɓinngel mooroowo nii. To njiiɗaa kam fof, sukundu am nduu ina firi, kono mi mooraaka. Sukaaɓe ina njima mi, ina mbi’a: Kumbaare ! Kumbaare ! Kumbaare sanycii mooraaki ! (p. 25)
Moi, Grue couronnée, je suis comme la fille de la tresseuse. Partout où tu me vois, ma chevelure est défaite, et jamais tressée. Les enfants me chantent, ils disent: Koumbâré ! Koumbâré ! Koumbâré est détressée n’est pas tressée !…
I, Crowned Crane, I am like the hair-dresser’s daughter. Wherever you can see me, my hair is undone, never plaited. So, children sing at me: Kumbaare! Kumbaare! Kumbaare’s hair is untidy and not plaited!…
Lecture normale
Lecture didactique
Version Foûta Djallon
Min Kummbaarewal, miɗo wa’i no ɓinngel mooroowo. Ka yi’uɗaa mi woo, sukundu am ndun no sanycii, kono mi mooraaki. Sukaaɓe no yimana-mmi, ɓe wi’a : Kummbaare ! Kumbaare ! Kummbaare sanycii mooraaki !…
Mots-clés: peul, pulaar Fuuta Tooro, pular Fuuta Jaloo — littérature enfantine, imagier, animaux sauvages, outarde — blasons. Auteurs: Bénédicte CHAINE-SIDIBE, Aliw MOHAMMADU, Mammadu Abdul SEK Image: Étienne SOUPPART Son: Pierre AMIAND Descriptif: Texte d’un imagier inspiré d’un genre oral peul, jobbitooje « blasons » (Cameroun). Oralisé après publication par l’association Timtimol. Référence: Bénédicte CHAINE-SIDIBE, Aliw MOHAMMADU, Mammadu Abdul SEK, Kulle ladde [Animaux de la brousse — Illustrations d’Étienne SOUPPART], Paris, Timtimol, 2009, 26 p. [Prix Kadima 2008].
Version Foûta Tôro
Innde am ko Doobal. Mi ɓurii jaawngal, mi yottaaki ndaw. Miɗo diwa, miɗo doga. Sigeeji am ko goobuuji keewɗi. Waanyooɓe njiɗi fof ko teewu am. — p. 24
Mon nom est Outarde. Je dépasse la pintade en taille, je n’arrive pas à la hauteur de l’autruche. Je vole et je cours. Mes plumes ont plusieurs couleurs. Les chasseurs adorent ma chair.
My name is Bustard. I am higher than a guinea-fowl, and I am much shorter than an ostrich. I can fly and run. My feathers are multicoloured. Hunters love eating my flesh.
Lecture normale
Lecture didactique
Version Foûta Djallon
Innde am ko Doobal. Mi ɓurii jaawngal, mi yottaaki ndawwal. Miɗo wiira, miɗo doga. Leeɓi am no waɗI nooneeji-nooneeji. Waanyooɓe ɓen no yiɗi teewu am fota. — Tijjaani Maalun Bari