Ajọ obi

 

Ajọ obi  —  Un Mauvais cœur

de Gabriella Nwaozuzu

 

 

Mots-clés:   igbo, écriture littéraire, pièce de théâtre.

 

Edition du corpus:

Traduction et rédaction de la notice:  Françoise Ugochukwu

 

Contexte:  Le récit se déroule à Owerri, capitale de l’État d’Imo, dans le milieu des affaires si familier aux Igbo, dans la région d’où est originaire l’auteure. Le texte originel (171 p.) a été publié par Format Publishers en 1998 à Enugu (Nigéria).

 

Descriptif:

Ajo Obi (1998) se distingue par un scénario différent des autres. Son originalité est d’abord dans le sujet, nouveau dans la littérature igbophone : une sombre histoire de vengeance posthume à Owerri, capitale de l’État d’Imo, dans le milieu des affaires par ailleurs si familier aux Igbo, Cette pièce en quatre actes, qui peut aussi se lire comme un plaidoyer pour les veuves, entraîne le lecteur dans les méandres d’une enquête policière autour du corps d’un homme d’affaires qui semble s’être suicidé chez lui sans motif apparent. Ce drame de la jalousie, né d’une dispute entre deux amis et associés dont l’un accuse l’autre, encore célibataire, d’avoir une liaison avec son épouse, aboutit à la découverte du corps du mari. L’attente se prolongera jusqu’à la fin de la pièce, soigneusement entretenue par questionnements, cancans et suppositions. La dernière scène ramène le sujet dans le giron de la tradition morale du conte – et aujourd’hui des vidéo films igbo – en remettant les choses en ordre : la jalousie maladive et le stratagème du défunt, qui a organisé son suicide après avoir soigneusement mis en place un scénario qui devait venger son honneur offensé et faire accuser son associé du ‘crime’, sont révélés et l’accusé lavé de tout soupçon.

 

Références:

    • Ajo Obi, Enugu, Format Publishers 1998, 171p. (Texte igbo)

 

Bibliographie:

    • Françoise Ugochukwu (2013):  « Gabriella Ihuarugo Nwaozuzu et le théâtre policier igbo », in Béatrice Didier, Mireille Calle-Gruber & Antoinette Fouque (eds) Dictionnaire des créatrices, Paris, Editions des Femmes,  p.3222

 

 


 

 

AJỌ OBI  —  Un Mauvais cœur
Extrait
OKWU MMALITE   —  Introduction

 

 

 

Mgbe onye gị na ya so na-achụ mmụọ bidoro na-asịzi na ị na-esi mmụọ mmụọ mmadụ etosighị ịgwa gị ka ị gbawakwa ka ụkwụ gị nwere ike ibunwu gị.

Quand celui avec qui tu suivais les esprits se met à dire que tu sens [mauvais] comme les mauvais esprits, personne ne devrait avoir besoin de te dire de t’enfuir aussi vite que tes jambes peuvent te porter.

Obi mmadụ dị aghụghọ.

Le coeur humain est perfide.

Ụfọdụ oge ọ na-eduzi, mgbe ọzọ o duhie.

Quelquefois il te conduit, d’autres fois il t’induit en erreur.

Onye gwara Maazi Onyema na enye ya nwoke Ezenwata onye a na-etu Osisinaamịego, na adịnamma ha ga-adapụta nnukwu ọdachi, ha agareghị ekwe.

Si quelqu’un avait dit à Onyema et son ami Ezenwata, qu’il saluait du nom d’Osisinaamiego [l’arbre qui produit de l’argent], que leur amitié allait très mal finir, ils ne l’auraient pas cru.

Ma etu ahụ ka o sizi di.

Mais c’est exactement ce qui s’est passé.

Françoise Ugochukwu

Ule Igbo – Extrait “Virelangues”

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Ule Igbo – couverture

Mots-clés : igbo — manuel  — littérature, stylistique ; devinette, proverbe, virelangue.

Descriptif de l’ouvrage :

Le premier manuel de stylistique et littérature igbo destiné à la préparation des examens d’igbo du secondaire et du supérieur, écrit par le premier Professeur d’université de linguistique igbo. A noter en particulier:

Pp.75-89: Maka Ikowa Ilu [pour expliquer les proverbes]. Ce chapitre présente un certain nombre de proverbes, montre les divers types de proverbes utilisés et les analyse en contexte, ce qui n’avait pas encore été fait.

Pp.90-107: Maka Ikowa Akpaalaokwu [pour expliquer les idiomes]. Présentation et explication d’idiomes en contexte.

Pp.103-111: Maka Ide Agwugwa [sur l’écriture des devinettes]

Pp. 112-114: Maka Ideputa Okwuntuhi [sur l’écriture des virelangues]. On a là le premier et pour l’instant le seul document proposant une liste de formes de ce genre oral occupant les loisirs des enfants qui s’en servent lors de compétitions ludiques.

A noter que depuis la publication du recueil d’Ogbalu en 1973, les termes désignant les genres oraux se sont affinés: la devinette est maintenant désignée sous le nom d’agwugwa, et le virelangue sous le nom d’okwu ntuhi – ou okwu mgbawa onu [la parole qui déchire la bouche].

Référence

Ule Igbo, Ikenga Books, Lagos, 1979, 150p.

 


 

Ule Igbo

Extrait

 

 

Nwanyi̢ na-ere ọrụ ele

Ị na-ere ọrụ ele ere,

Ka ị na-eri ọrụ ele eri

Femme, [toi qui] vends le jarret de l’antilope,

Est-ce que tu vends le jarret de l’antilope

Ou est-ce que tu le manges?

Ụkọ Chukwu Okechukwu

Kwuru okwu Chukwu

N’ụlọ Chukwu dị n’ Arọchukwu

Le Pasteur Okechukwu

A prêché

Dans l’église d’Arochukwu

Chukwu na Ezuma

zuru Ezimma na Ụzọọma

[Deux garçons] Chukwu et Ezuma

Ont rencontré [deux filles] Ezimma et Uzoma

Ti nchi gbim,

Tichapụ nchi nsị n’ike

Donne un bon coup à l’agouti, gbim!

Et tu feras sortir des crottes de son anus

Ada Obi, jiri Obi

mawa ụkwa

Dara n’ ò’bi Ōbi

La fille aînée d’Obi s’est servie d’une gaule

pour frapper et ouvrir le fruit de l’arbre à pain,

qui est tombé dans la cour d’Obi

Ọba buru Ọba rịa Ọba

Oba est monté dans le grenier à ignames en portant une calebasse,

Ọba adaa n’elu Ọba

Il est tombé sur la calebasse

Onye isi kpuru onye isi

Isi kpukwere isi

L’aveugle tire [derrière lui] un autre aveugle:

La cécité est vraiment aveugle!

 

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