Ntalen jula — Contes dioula

 

 

Ntalen jula – Contes dioula

 

 

Mots-clés:
mandingue, dioula — oralité, textes narratifs, contes — coépouses, fratrie, orphelin, sorcier, animaux
Éditeur scientifique:
Marie-José Derive

 

Production du corpus:
Conteuses: Matulen Barro, Masogona Barro, Mamagangan Barro, Mawa Coulibaly
Conteurs: Baladyi Barro, Fakari Barro, Diabagaté Bassounkari
Édition du corpus:
Collecte: contes enregistrés entre 1974 et 1977 à Kong (Côte d’Ivoire) par Marie-José Derive et Jean Derive.
Transcription: Balemori Barro, Marie-José Derive.
Traduction: Marie-José Derive


Descriptif:
Ce recueil de 185 pages est précédé d’une introduction sur les contes et le contage (pp. 9-11), ainsi que d’une note sur la transcription et sur la traduction (pp. 12-17). Des notes infrapaginales donnent des informations linguistiques et ethnolinguistiques utiles à la compréhension des contes.

 

Référence de l’œuvre:
DERIVE, Jean & DERIVE, Marie-Jo, 1980, Ntalen jula. Contes dioula, Abidian, CEDA, Collection bilingue, 185 p.


Bibliographie

    • DERIVE, Jean, 1987, Le fonctionnement sociologique de la littérature orale: l’exemple des Dioula de Kong,collection “Sciences Humaines”, série “Arhiveset documents”, Paris, Institut d’Ethnologie.

 

 

Ntalen jula — Contes dioula
Extrait
« Les trois prétendants rivaux » (pp. 18-23)

 

 

[…] Súnguru dɔ́ lè tì̀ bɛ́ yèn […], à cɛ́ á nyì. Kánbele bɛ́ à fɛ̀ kínda sàwa lá. Lá dɔ́ rá à le kánbele sàwa kà wíri kó àri yé tága Kumasi. Á kà tó kélen mà: ní í kà sé sípɛ mín sí má yé, é yé dɔ́ sàn ń yé. Kà à fɔ́ tɔ̀ ́ kélen yé: ní í kà sé súliye mín sí má yé, é yé dɔ́ sàn ń yé. Kà tó kélen mà: ní í kà sé dùgalen mín sí má yé, é yé dɔ́ sàn ń yé.

[…] Il était une fois une jeune fille […] très belle. Elle avait un prétendant dans trois quartiers différents.  Un jour, les trois jeunes hommes se mirent en route en disant qu’ils partaient à Koumassi. Elle dit au premier: « si tu trouves une sorte de «sipè»[1] très rare, achètes-en pour moi » et elle demanda à l’autre: « si tu trouves des souliers très rares, achète-les pour moi » et au troisième elle demanda: « si tu vois une sorte de miroir très rare, achète-le pour moi ».

Kánbele sàwa kà tága Kumasi. Àri séra, àri byɛ́ kà àri tá sànnin fén sàn. Dùgalentigi kà à dùgalen fɛ́rɛ òle rá kà à yé súnguru sàra òle rá. Sípɛtigi ò kà tó: é né dò kɛ́ dì kà sé Kpɔn ? Súlyetigi kà à súlye tà òle rá kà à dí sípɛtigi mà. Sípɛtigikà sèn gbànya  kélen kɛ́ kà sé Kpɔn kà tága súnguru lánin yé. Àri má sù dòn bá. À kà sípɛ sí òle rá. Súnguru kà tìsew (…) kà wíri.  Ò mɔ̀gɔ sàwa, álori tá fɔ́ rá túgu , jùman lè kà súnguru  kúnun ? […]

Les trois jeunes hommes sont partis à Koumassi. Une fois arrivés, ils ont chacun fait leurs achats. Celui qui avait le miroir a vu grâce à celui-ci que la jeune fille était décédée au village. Celui qui avait le « sipè » a déclaré: « Hé, comment pourrais-je faire pour parvenir à Kong ? ». Celui qui avait les souliers les a pris et les a donnés à celui qui avait le médicament. Le possesseur du sipè, d’un seul pas, est arrivé à Kong et a vu la jeune fille étendue. On n’avait pas encore enterré son cadavre. Il a frotté le médicament sur elle et l’a étalé près de son nez. La jeune fille a éternué (…), s’est  levée. A votre avis lequel de ces trois hommes a ressuscité la jeune fille ? […]

[1]    Médicament traditionnel.