Le terme de « oralisation » est parfois utilisé pour désigner la présence d’éléments de littérature orale dans des textes qui relèvent de l’écriture littéraire, comme, par exemple, les proverbes, les chansons etc. Cette opération peut être observée fréquemment et dans des réalisations très variables (U. Baumgardt, J. Derive, 2013).
Plus largement on utilise parfois « oralisation » pour tous les effets d’oralité qu’un scripteur peut introduire dans son texte : d’un point de vue linguistique, recours à la syntaxe de l’oral (parataxe, extraction topique, ellipses) ainsi qu’à la morphologie du langage parlé (élisions, approximations phonétiques) ; d’un point de vue rhétorique (apostrophes, interjections, fiction d’un narrataire).
Cependant, l’utilisation du terme « oralisation » pour désigner ce type d’opérations n’est pas tout à fait approprié si on se réfère au sens premier du terme : « dire à voix haute » un texte écrit, qui peut être appris ou lu.
Un exemple fréquent d’oralisation est attesté dans le cas de l’écriture de textes religieux en ajami par des lettrés musulmans que leurs élèves récitent. Ici, l’oralisation est un moyen très efficace de diffusion des textes.
Ursula Baumgardt
Bibliographie indicative
Ursula Baumgardt, Jean Derive (dir.), 2013, Littérature africaine et oralité, Paris, Karthala, 169 p.