Langue véhiculaire

 

On ne rencontre guère cet adjectif en dehors de l’expression « langue véhi­culaire ». Ce mot dérive du nom « véhicule » dont le premier sens, d’après le Petit Robert, est : « ce qui sert à transmettre, à faire passer d’un lieu à un autre ». La langue véhiculaire est celle qui permet de faire passer l’information entre personnes qui ont des langues premières (ou « maternelles ») différentes. Dans une région fortement multilingue, où il existe une grande fragmentation linguistique, les nécessités de la vie en commun font émerger une langue vernaculaire particulière, qui se trouvera profondément transformée pour permettre l’intercommunication. Ces transformations peuvent avoir trait à la prononciation (certains sons, difficiles à prononcer, seront remplacés par d’autres, proches, mais dépourvus de difficultés particulières). Elles peuvent aussi toucher la grammaire (certaines formes verbales seront éliminées, certaines constructions disparaîtront). En bref, la langue originale se trouvera simplifiée à tous les niveaux.

La langue véhiculaire n’est, en principe, la langue première de personne. Elle vient s’insérer dans un répertoire individuel qui comprend déjà au moins une langue première.

Henry Tourneux